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Poster De Conférence Année : 2016

Des légumineuses pour refonder des systèmes de grande culture plus durables adaptés au changement climatique et permettant le développement de l’agro-écologie

Résumé

S’il est une cause susceptible de fédérer les énergies de la recherche et des professionnels des filières et des territoires agricoles en France et dans le monde c’est bien celle de la re-conception de systèmes agricoles durables. Ceci suppose de penser, de conduire et d’évaluer les systèmes de culture et d’élevage et leur trajectoire dans un espace à quatre dimensions fixant des objectifs de performances économiques, environnementales et sociales ainsi que les institutions nécessaires pour appuyer ces transitions (Magrini et al., 2015). Le changement climatique est un élément incontournable qui fixe à la fois le contexte de ces dynamiques (évolution du climat et besoin d’adaptation des systèmes) et les objectifs de l’axe environnemental (réduction des gaz à effet de serre et séquestration du carbone). Dans la plupart des pays il faut en même temps accroître la quantité et la diversité des productions alimentaires tout en réduisant les intrants biophysique des systèmes de culture compte-tenu de leur empreinte environnementale sur l’eau, la biodiversité et la consommation énergétique. Dans tous les cas le travail est une variable incontournable des performances économiques et sociales ce qui a conduit dans les systèmes de grande culture à une mécanisation de toutes les opérations culturales sur laquelle il n’y aura pas de retour en arrière. Les travaux de recherche en agro-écologie et les pratiques des agriculteurs en agriculture biologique, de conservation ou intégrée convergent tous sur l’idée que cette re-conception de systèmes de culture plus durables repose sur deux piliers incontournables : la qualité du sol et la diversification des successions culturales et plus particulièrement par les légumineuses. Force est de constater cependant qu’en dépit des qualités indéniables de ces cultures (Schneider et Huyghe, 2015) leur contribution aux assolements de grande culture reste depuis 30 ans cantonnée dans la plupart des systèmes à quelques % de la surface cultivée en céréales. Et si nous faisions fausse route dans la façon de considérer ces « merveilleuses légumineuses » et leur contribution à des systèmes de culture plus durables ? Pour ouvrir le débat nous proposons de changer de point de vue en repensant l’innovation et l’accompagnement institutionnel des légumineuses autour de 5 principes que nous illustrerons sur l’exemple du pois chiche et de la luzerne en France. 1. Remettre la symbiose à sa place. Les légumineuses sont uniques dans les espèces cultivées, grâce à leur capacité à fixer l’azote de l’air par la symbiose avec des bactéries (rhizobium), ce qui leur permet de ne pas être en situation de carence en azote une fois les réserves de la graine et l’azote minéral du sol consommés (Voisin et Gastal, 2015). Ceci implique que la contribution majeure de cette symbiose à la réduction des engrais azotés dans les systèmes de culture est d’introduire dans les successions une culture qui peut accumuler autant d’azote que des céréales sans aucun apport d’engrais azoté. Une légumineuse introduite dans une rotation colza-blé-orge peut ainsi permettre de réduire d’un quart l’utilisation moyenne annuelle d’engrais en maintenant le même rendement sur ces 3 cultures. La légumineuse peut aussi apporter une deuxième fois de l’azote à la culture qui la suit mais cela ne leur est pas spécifique car on le doit principalement à l’azote résiduel des pailles et des racines. Par ailleurs les effets assez systématiquement positifs des légumineuses sur le rendement des céréales suivantes sont tout autant attribuables à la rupture des cycles des bioagresseurs et des adventices qu’à cette fourniture d’azote (Jeuffroy et al., 2015).
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01601067 , version 1 (02-10-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01601067 , version 1
  • PRODINRA : 398857

Citer

Jacques Wéry. Des légumineuses pour refonder des systèmes de grande culture plus durables adaptés au changement climatique et permettant le développement de l’agro-écologie. 1. Rencontres Francophones sur les Légumineuses (RFL1), May 2016, Dijon, France. 139 p., 2016, Rencontres Francophones Légumineuses RFL. ⟨hal-01601067⟩
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