La frontière entre le Nicaragua et le Costa Rica - Agropolis Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2013

La frontière entre le Nicaragua et le Costa Rica

Résumé

La frontière entre le Nicaragua et le Costa Rica, de la fin des années 1970 aux années 1980, a été le théâtre de combats liés au débordement du conflit interne nicaraguayen, parce qu’elle a servi d’arrière base aux révolutionnaires sandinistes puis aux contre-révolutionnaires soutenus par les Etats-Unis. Elle connaît un courant d’immigration ancien et désormais quasiment structurel vers le Costa Rica, d’abord de réfugiés puis de caractère économique, grandissant et de caractère largement illégal.Cette frontière poreuse traversée par d’intenses circulations informelles et peuplée de part et d’autres de familles liées, n’en est pas moins l’objet d’un différend séculaire qui oppose les deux Etats limitrophes sur son tracé, et qui a rebondi ces dernières années. Elle s’inscrit aujourd’hui comme la plus conflictuelle d’Amérique centrale, avec depuis 2005 trois recours enregistrés devant la Cour de Justice de La Haye (introduits par le Costa Rica en 2005 et 2010 et par le Nicaragua en 2011) qui manifestent l’entrée dans une nouvelle spirale de conflit et l’impossibilité de règlement à l’amiable par les deux parties.Cette communication essayera d’analyser dans un premier temps la profondeur du conflit et ses plus récentes expressions. Ce conflit nourri à nouveau depuis la fin des années 1990 par les Etats se matérialise aujourd’hui à l’échelle locale avec la construction très controversée côté Costa Rica à partir de fin 2010 d’une infrastructure routière parallèle au fleuve et liée à la sécurisation de la frontière (désignée par tous comme la trocha), et une recrudescence en contrepoint de la présence et du contrôle de l’Etat nicaraguayen sur l’autre rive, renforçant le caractère militarisé de la frontière (alors que le Costa Rica n’a pas d’armée).Cette communication se propose, à partir de ces éléments et sur la base de travaux de terrains menés depuis 1997 par L. Medina et depuis 2010 par T. Rodriguez dans le cadre de son doctorat, d’analyser les représentations liées à cette frontière qui est à la fois objet de conflit interétatique séculaire à propos du Río San Juan, mais aussi lien de proximité entre populations frontalières pour qui elle constitue une ressource quotidienne. Les représentations y sont très diverses, voire même opposées, et on peut faire l’hypothèse qu’elles relèvent d’expériences très différentes de la frontière suivant les différents acteurs. On soulignera la difficulté aujourd’hui de dépasser le conflit malgré les injonctions à la coopération transfrontalière comme instrument de l’intégration régionale centraméricaine, mais tout autant le désir des acteurs locaux de vivre et faire vivre une frontière qui leur est familière.Cette interface est emblématique de l’ambivalence couramment soulignée de la notion de frontière, en ce sensqu’elle est ligne de contact tendu VS cœur d’un espace de vie transfrontalier. Son analyse permet d’élargir le propos à l’ensemble des frontières centraméricaines et même latino-américaines qui pour beaucoup présentent un certain nombre de traits communs.
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Dates et versions

hal-03072697 , version 1 (16-12-2020)

Licence

Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification

Identifiants

  • HAL Id : hal-03072697 , version 1

Citer

Lucile Medina, Tania Rodríguez Echavarría. La frontière entre le Nicaragua et le Costa Rica : ambivalence et complexité des représentations sur une frontière objet de passions. "Les cicatrices dans l'histoire : frontières, migrations, déplacements", Grenoble, EA ILCEA, Université Stendhal 27-29 mars 2013, 2013, Grenoble, France. ⟨hal-03072697⟩
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