Après Darwin : épigénétique et évolution – L’architecture du génome : ses briques et sa plasticité - Institut Curie Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2020

After Darwin: epigenetics and evolution - The architecture of the genome: its bricks and its plasticity

Après Darwin : épigénétique et évolution – L’architecture du génome : ses briques et sa plasticité

Résumé

Interest in epigenetics has taken on considerable importance with the general public and the media in recent years. However, cover pages with striking headlines often display conclusions that are not necessarily based on empirically verified research data. For example, on the front page of the New Scientist in 2009, the headline reads: "Darwin was wrong!1" And the text goes on to say: "Darwin was wrong! continued: "DNA is not everything, the environment modulates gene expression and certain traits can be modified and transmitted without altering the genome sequence. This is what the field of epigenetics touches upon and which leads us to reflect on the Darwinian conception of evolution by adding a touch of Lamarckism. If Jean-Baptiste Lamarck had seen evolution as a theoretical necessity, Charles Darwin puts it forward as the product of chance and contingency. Much of the debate amounts to opposing "innate" and "acquired" or "nature versus nurture"; that is, to contrast the contributions of epigenetics and more traditional approaches to genetics concerning phenotypic variations, and even to contrast the theories of evolution between neo-Lamarckism and Darwinism. In reality, such an opposition has no real foundation. biological, because epigenetic mechanisms operate in the context of genetics, as we will see below. Thus, there is considerable interaction between genetic variation and epigenome. Finally, the notion of transgenerational heritability remains a subject of discussion, and sometimes even controversy. Moreover, the effects possible over a few generations of these processes are not necessarily transposable to the time scale needed for evolution. It is probably important to remain cautious and to avoid epigenetics falling victim to fashionable effects such as those that have prevailed in the past, like the beginnings of genetic epidemiology, which saw the slippage of the "everything is genetic" and a simplistic vision according to which each individual would be the sum of his or her genes. It is therefore important for researchers in this scientific community to be careful to manage public expectations and avoid the pitfalls of sometimes hasty communication.
L’intérêt pour l’épigénétique a pris une importance considérable auprès du grand public et des médias au cours de ces dernières années. Cependant les pages de couvertures aux titres fracassants affichent souvent des conclusions qui ne reposent pas nécessairement sur des données de recherches empiriquement vérifiées. Ainsi pouvait-on lire, à la une du New Scientist en 2009 : « Darwin was wrong !1 » Et le texte se poursuivait : « L’ADN n’est pas tout, l’environnement module l’expression des gènes et certains caractères peuvent être modifiés et transmis sans altération de la séquence du génome ». C’est ce à quoi le domaine de l’épigénétique touche et qui amène à réfléchir sur la conception darwinienne de l’évolution en y ajoutant une touche de lamarckisme. Si Jean-Baptiste Lamarck avait vu l’évolution comme une nécessité théorique, Charles Darwin la met en avant comme le produit du hasard et de la contingence. Une grande partie du débat revient à opposer « inné » et « acquis » ou encore « nature versus nurture » ; c’est-à-dire à mettre en opposition les apports de l’épigénétique et les approches plus traditionnelles de la génétique concernant les variations phénotypiques, et même à opposer les théories de l’évolution entre le néolamarckisme et le darwinisme. En réalité, une telle opposition, n’a pas vraiment de fondement biologique, car les mécanismes épigénétiques opèrent dans le contexte de la génétique, comme nous le verrons plus loin. Il y a donc une interaction considérable entre variation génétique et épigénome. Enfin, la notion d’héritabilité transgénérationnelle reste matière à discussion, et suscite même parfois des controverses. De plus, les effets possibles sur quelques générations de ces processus ne sont pas nécessairement transposables dans l’échelle de temps nécessaire à l’évolution. Il est vraisemblablement important de rester prudent et d’éviter que l’épigénétique ne fasse les frais des effets de mode comme ceux qui ont prévalus auparavant, à l’instar des débuts de l’épidémiologie en génétique, qui a vu naître les dérapages du « tout est génétique » et une vision simpliste selon laquelle chaque individu serait la somme de ses gènes. Il importe donc, pour les chercheurs de cette communauté scientifique, de veiller à bien gérer les attentes du public et de se soustraire aux pièges d’une communication parfois hâtive.
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Citer

Geneviève Almouzni. Après Darwin : épigénétique et évolution – L’architecture du génome : ses briques et sa plasticité. Darwin au Collège de France XIXè-XXIè siècle, PSL/République des Savoirs, Collège de France, 2020, Passage des Disciplines, 9782722605329. ⟨10.4000/books.cdf.7303⟩. ⟨hal-03052794⟩
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