Étude multicentrique sur l’impact des anticoagulants et antiagrégants sur la morbidité de la néphrectomie partielle robotique
Résumé
Objectifs La néphrectomie partielle peut avoir des complications hémorragiques qui sont d’autant plus redoutées que les patients sont sous traitement antiagrégant ou anticoagulant. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact des traitements antiagrégants plaquettaires (AAP) ou anticoagulants (AVK) sur la morbidité de la néphrectomie partielle robot-assistée (NPRa). Méthodes Nous avons analysé les patients opérés dans deux centres universitaires sur une période de quatre ans et avons recensé les patients sous AAP et/ou AVK. Pour chaque patient, les modalités d’arrêt et de reprise des AAP et/ou AVK ont été précisément recherchées. Nous avons ainsi pu évalué l’impact des ces traitements sur l’incidence des complications hémorragiques (pseudoanévrisme, fistule artério-veineuse, hématome nécessitant une transfusion). Un modèle de régression logistique a été utilisé pour déterminer les facteurs prédictifs de ces complications avec ajustement pour l’ASA, l’âge, l’IMC, l’utilisation d’agents hémostatiques, le Renal Score et la taille tumorale. Résultats Sur 533 patients, 70 avaient un AAP ou un AVK (50 % aspirine, 25 % clopidogrel, 28 % AVK, 8 % NACO). Clopidogrel, AVK et NACO étaient systématiquement arrêtés en préopératoire. Le Kardégic était maintenu pour la NPRA dans 25 % des cas. En analyse univariée (Tableau 1), les complications globales et hémorragiques étaient plus fréquentes chez les patients sous AVK ou AAP. Le taux de transfusion était supérieur dans les groupes AAP, aspirine et clopidogrel. En analyse multivariée, les facteurs de risques de complications étaient la prise d’AVK (OR = 5,8 ; IC95 % [1,5–24,1] ; p = 0,01) et la taille tumorale (OR = 1,9 ; IC 95 % [1,4–9,1] ; p = 0,02). Le clopidogrel (OR = 1,9 ; IC 95 % [0,4–9,3] ; p = 0,42) et l’aspirine (OR = 2,9 ; IC9 5 % [0,9–9,7] ; p = 0,07) n’avaient pas d’impact sur la morbidité. Conclusion Lors de la NPRA, les traitements anticoagulants sont associés à une augmentation de la morbidité périopératoire. Des études sur des plus grandes populations sont nécessaires pour confirmer ces résultats